Quand le clientélisme s'en mêle
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Mardi 26 Octobre 2010
TRIATHLON Beauvais jette l'éponge
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De gauche à droite, Poulat, Sudrie, Belaubre, Raphaël : la « Dream Team » beauvaisienne va-t-elle imploser ?
publicité Le plus performant des clubs français abandonne le championnat de France de D1, autrement nommé Grand prix. Un peu comme si l'OM quittait la Ligue 1. Une bombe dans le triathlon !
Depuis l'affaire Omar Raddad (entre 1991 et 1994), l'expression, avec la célèbre faute d'orthographe au verbe « tuer », a fait florès. Mais elle ne se démode pas (voir page 3). Et aujourd'hui, à son niveau, elle colle au club de Beauvais-triathlon, comme le conclut sa présidente, Agnès Mahey, résignée : « On peut dire que c'est la fin du triathlon de haut niveau à Beauvais. »
Alors, désormais, les responsables du club le clament sans retenue. Oui, la Fédération française de triathlon a « tué » les Beauvaisiens, en leur retirant comme craint (voir notre édition de mercredi dernier) pour la troisième fois en quelques années, l'organisation du Grand prix de Beauvais. Une fois de trop pour une épreuve exemplaire, reconnue et appréciée comme telle. « Il y avait six candidats pour les cinq étapes du Grand prix, résume le directeur sportif, Laurent Chopin. Dont Tours et Bordeaux qui nous sont nettement inférieurs. Mais au comparatif des critères, ils ont un avantage, un seul, sur nous. Il a visiblement été suffisant : leurs dirigeants sont vice-présidents de la Fédération... »
Au-delà, Agnès Mahey ne digère pas comment le meilleur club français, et gros fournisseur de l'équipe de France, a pu ainsi être snobé par les instances fédérales. Alors elle a envoyé hier une lettre recommandée, que le président de la FFTRI, Philippe Lescure, pourra lire aujourd'hui. Il apprendra ainsi que le club abandonne la partie.
La coupe est pleine
Oui, Beauvais jette l'éponge ! Terminés les Grand prix comme le conclut le courrier : « Face à votre volonté de nous écarter de la compétition, le comité directeur du club a décidé à l'unanimité de retirer nos équipes garçons et filles du Grand prix 2011. » Il y a deux ans déjà, devant la même incompréhension et face à un identique sentiment d'injustice, Beauvais-triathlon avait préparé une lettre de cet acabit. Avant de se raviser. Mais cette fois, la coupe est pleine. Le manque de reconnaissance trop dur à supporter.
« Des gens comme Agnès, au regard de tout ce qu'ils ont fait, la "Fédé" devrait leur remettre une médaille, s'emporte Chopin. Là c'est tout l'inverse. » Car ne plus disposer d'une étape du Grand prix, c'est aussi couper les vivres du club. Sans lui, les collectivités comme les partenaires privés diminueront inévitablement leurs contributions.
Alors, la mort dans l'âme, Agnès Mahey va laisser filer ses têtes d'affiche. À commencer par les internationaux étrangers, « que nous libérons » souffle-t-elle, précisant que c'est sans appel.
Créé le 14 septembre 1986 au sein du BOUC, avant de quitter cette structure omnisports pour voler de ses propres ailes en 1995 sous le nom de Beauvais-triathlon, le club beauvaisien doit maintenant s'inventer un nouvel avenir.
PHILIPPE GRAND
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